Le BIM pour les débutants

Qu’est-ce que le BIM ?

A l’instar du PIM (Product Information Management) dans l’industrie né en 2004, le BIM (Building Information Modeling) veut centraliser tous les éléments d’une construction afin d’assurer une meilleure gestion et un meilleur suivi sur toute la durée de vie d’un bâtiment, du projet à son exploitation. Le tout dans une maquette 3D appelée « maquette BIM ».

S’inscrivant, à mon sens, dans une évolution incontournable du BTP, Libel investit depuis des années pour apporter une solution connectée BIM en accord avec sa vision d’avenir. L’architecte et les acteurs de la construction sont aujourd’hui dans une course folle qui les plonge souvent dans une frustration de ne pas aller au bout des choses comme ils le voudraient.

Bien orchestré, le BIM sera une solution qui redonnera du sens à ce beau métier du bâtiment. Si le BIM réussit à libérer un certain nombre de contraintes, il faut espérer que le temps et la tranquillité dégagés seront mis au profit d’un « mieux travailler », ce qui semble être en adéquation avec les aspirations des nouvelles générations de professionnels.

Tout le monde peut y gagner au final.
Confucius a dit « On ne mesure pas la valeur d’un homme à la hauteur de la montagne qu’il a gravie mais à la manière de la gravir ». En suivant cette idée, on comprendra qu’il faut procéder par étape et conforter notre ascension au fur et à mesure des avancées.

Le BIM doit aller plus loin qu’un outil, il doit nous projeter dans une nouvelle manière de travailler. La seule bonne manière est celle dont nous avons envie, celle qui nous fera redécouvrir le métier que nous aimons.

Le but du BIM

L’avenir de la construction passe forcément par une organisation différente et, pour commencer, par une centralisation de tous les évènements susceptibles de se produire de la conception à la réalisation, et au-delà, de la « vie » du bâtiment jusqu’à sa déconstruction.
L’exploitant doit comprendre pourquoi et comment un élément de la construction se retrouve à sa charge.
Les contentieux, trop nombreux aujourd’hui, devront être plus faciles et plus rapides à résoudre.
Le suivi du chantier sera plus simple car un maximum d’éléments seront définis en amont, la traçabilité et la synergie rationalisées.

  • La maquette BIM devra être l’unique représentante graphique du bâtiment.
    De cette maquette découleront les plans, coupes, façades, détails, quantités…
  • Chaque élément de construction (structure, cloisons, ouvertures, fluides …) devra être identifié précisément.
    On ne dessinera plus avec des traits mais avec des objets (cloisons de marques xxx et type yyy, des voiles de bétons, des ouvertures de marques zzz etc …) avec des caractéristiques techniques répondant aux contraintes réglementaires, du maître d’ouvrage et du maître d’œuvre.  Le moindre tuyau sera identifié (alimentation ECS, chauffage, …)
  • Toute la vie du projet, du chantier et de l’exploitation devra être tracée et raccordée à chaque élément de manière automatique ce qui permettra un suivi simplifié et efficace.

Et l’architecte dans tout ça ?

La première question à se poser est à quel moment basculer sur la maquette BIM ?

Aujourd’hui l’architecte « produit » des esquisses rapidement, souvent en 2D (le 3D reste présent dans l’esprit de l’Architecte concepteur), avant validation du projet par le Maître d’ouvrage. C’est sur les phases suivantes du projet (APS/APD/PRO ) qu’il passe le plus de temps.

Si la maquette BIM est mise en place dès le début (l’esquisse), l’architecte perdra du temps lors de la phase de la conception (dû au travail en 3D), mais il en gagnera sur les phases APS/APD/PRO.

Alors faut-il réformer la manière de travailler (adapter la méthodologie, le temps passé et la rémunération des différentes phases) ou adapter le BIM aux habitudes vieilles de plusieurs décennies ?

Concrètement

Tout vouloir mettre en place en même temps est utopique. Alors restons concrets et procédons par étape pour se diriger progressivement vers le « tout BIM ».

La maquette 3D, quels logiciels, quels fichiers ?

Chaque acteur, dès le projet, (architectes, bureaux d’études ..) devra être équipé d’un logiciel de dessin estampillé BIM qui sait ouvrir, manipuler et modifier la maquette 3D (Archicad, autodesk REVIT, Allplan, Sketchupo pro, Vectorworks…)

La technologie BIM est récente et la normalisation des fichiers n’est pas encore totalement figée.

Pour l’heure, on peut parler de standards BIM qui sont plus ou moins compatibles entre eux :

  • Fichiers REVIT d’autodesk
  • Fichiers IFC (le pendant du DXF – standard libre et gratuit du BIM https://bimbtp.com/conception/quest-ce-que-le-format-ifc/)
  • Fichiers BCF – permet de faire transiter une petite partie du projet qui sera ensuite intégrée au fichier IFC (par exemple : un objet porte, des commentaires, …)

 Les éléments de la construction

Concernant les éléments de la construction, il appartient à chaque fabriquant de fournir les fichiers au format standard « BIM » (Fichier BCF) contenant toutes les caractéristiques d’un élément (ouvertures, cloisons, planchers…).
On peut aussi se demander : Pourra-t-on encore faire appel à un menuisier local pour fabriquer une menuiserie non-standard ?

Du partage de l’information au travail collaboratif

Des plateformes naissent pour partager les fichiers BIM, la taille du fichier de maquette 3D empêchant en effet sa transmission par email. Il faut donc passer par une plateforme qui n’est ni plus ni moins qu’un espace de stockage de type FTP, dropbox, onedrive …

La spécificité BIM devra permettre, pour aller plus loin, de travailler à plusieurs sur le même fichier (via une solide connexion internet).

La traçabilité

Le rôle de l’ERP BIM (Libel par exemple) sera de connecter chaque élément d’un projet aux différentes actions effectuées.
Chaque élément et ses actions associées seront nommés, répertoriés. On pourra ainsi retrouver à tous moments toutes les interventions entreprises sur un élément, quel qu’il soit.

Nouvelles habitudes, nouveaux outils

Le passage au BIM implique l’utilisation d’outils informatiques adaptés.

  • Logiciel de dessin « BIM » : le balbutiement du BIM ne nous permet pas de lire l’avenir mais Archicad et Revit semblent être, aujourd’hui, les deux logiciels les plus utilisés dans les agences d’architectures.
  • ERP BIM (tel que le logiciel Libel) : connecté à la maquette BIM, il permettra d’associer automatiquement à chaque zone ou élément toutes les actions s’y rapportant durant la vie complète du bâtiment, de la naissance du projet, pendant sa construction puis tout au long de son exploitation.

L’intégration du BIM aux process de l’entreprise demandera nécessairement d’investir dans la formation à ces nouveaux outils. C’est la condition sine qua non pour gérer la transition sereinement et efficacement.

La désignation d’un BIM manager peut aussi être une bonne solution pour débuter et orchestrer ces nouvelles habitudes de travail. Ensuite tous les intervenants seront-ils « BIM manager » ?

 

Le BIM est une révolution vaste et ambitieuse. Mais Il est clair qu’au final tout le monde devrait y gagner.

C’est ce qu’on peut affirmer en observant le chemin qu’ont suivi l’industrie et certaines branches du tertiaire. En intégrant un système de modélisation proche du BIM, ces secteurs ont vu la qualité du travail effectué ainsi que la satisfaction personnelle des différents acteurs augmenter alors que parallèlement les contentieux étaient en nette diminution.

Alors prêts pour le BIM ?

 

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